Okinawa Times

La région de la Dordogne dans le sud-ouest de la France est une région qui habrite la célèbre grotte de Lascaux. C’est aussi un des centres de production du foie gras, l’un des trois plus grands délices du monde. Bien qu’elle soit loin de la capitale, on peut également dire que cette région est l’une des plus prospères pour ce qui est du Goju-ryu.

En 1974, M. Willi Fruchout, qui apprenait le Shotokan, a rencontré M. Naito Suekichi, assistant de l’Okinawaïen Toguchi Seikichi, et a commencé à apprendre le karaté du style Shoreikan. Il a ensuite diffusé cette école.

En 1979, à l’age de 17 ans, Pascal Hivert est entré dans le dojo de Mr. Fruchout. En 1985, subjugué par la technique et la puissance développée par Bernard Cousin, représentant de Higaonna Morio sensei, il change d’école.

Diplômé en agriculture et en foresterie, Pascal Hivert s’est senti trop occupé par le travail et s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus pratiquer autant qu’il le voulait. Il s’est alors tourné vers le nettoyage industriel. « Je me levais 6 jours par semaine à 4h du matin et terminais mes entrainements à 22h. Cela a été dur, mais pas question d’abandonner le karaté. »

Voulant devenir enseignant, Pascal a repris les études et a passé les diplômes pour être éducateur sportif (BEES1 Option Karaté). « Associé la passion et le travail me semble être une bonne chose, on ne compte pas les heures, les années, certains disent même qu’on ne travaille pas…»

En 1994, il crée le dojo « Agora Sports» sur la Commune de Boulazac, en Dordogne. Actuellement, environ 50 personnes de 5 ans à 56 ans y pratiquent le Goju-ryu. Pascal enseigne aussi dans des écoles et des entreprises.

A travers ses activités, le but est de transmettre les «vertues» du karaté qui sont applicables dans la société.

A vrai dire, dans sa jeunesse, Pascal était un jeune homme sauvage et querelleur. A travers le karaté, il a corrigé ses mauvais côtés. « Dans un espace calme, je peux me recentrer grace à l’imagerie, technique de base de la guérison, me concentrer à nouveau sur mes objectifs, et analyser mes activités quotidiennes. »

En ce qui concerne la beauté du karaté, il dit « le karaté n’est pas un jeu, contrairement au sport qui se joue sur la base de règles. Dans le karaté, on laisse son corps et sa vie dans les mains de l’adversaire. Cependant, construisant une relation de confiance avec le partenaire, les hommes développent une sagesse à travers laquelle ils peuvent résoudre leur conflit. Pour l’adulte, il s’agira de mieux se connaître, de mieux comprendre les autres. De ces échanges découlent échanges et paix ».

Depuis 2015, M. Hivert approfondit son karaté auprès de M. Shinjo Anyu du «Goyukan» à Yamashita-cho, Naha. Il étudie aussi le kobudo avec Toei Masakazu de la Ryukyu Kobudo Hozonkai. « En répétant des exercices, une personne peut se souvenir de la manière de faire des choses irréalisables. C’est pour cela que le kata est le trésor du karaté. » Gardant cela à coeur, Pascal Hivert continue de répandre le karaté authentique dans une belle région française.